les convertis de l’opération « likofi », quel avenir?

Article : les convertis de l’opération « likofi », quel avenir?
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31 décembre 2014

les convertis de l’opération « likofi », quel avenir?

Le kuluna est un phénomène qui a pris racines dans les quartiers chauds et reculés de kinshasa, de Matete à Ngaba en passant par Lemba et Limete. presque partout, ces jeunes gens avaient installé leurs « Q.G » (quartier général). 

Terrorisant la population, ils ont plusieurs façon d’opérer: certains s’organisent pour venir se battre en combat de rue, machette à la main accompagné des jets de projectiles dans un lieu public, principalement les marchés populaires, pour faire fuir les vendeurs afin de récupérer les marchandises. D’autres opèrent la nuit, cachés dans les coins de rues et dans les ruelles. Là, personne ne passe sans se frotter à leur empreinte. Ils volent, violent, tuent et blaissent gravement à coup de machettes tout malheureux  qui ferait l’inocente betise de passer dans la rue où le quartier qui est sous leur contrôle. 

Pris en plein travail au marché de Ngaba (une commune de la ville) qui etait  une cible régulière des combats de kuluna, une kinoise nous parle de ce qu’étaient ces événements :

« Machettes à la main droite, morceaux de bouteilles  dans un sac à dos, figures meconnaissables, voix basses, ils nous effrayaient d’abord que par leurs apparences, en suite, ils nous prennaient par surprise » Dit-elle.

« Deux à trois « écuries » (noms gangs des délinquants) venaient regulièrement s’affronter devant nous, les « bolafa », ‘zulu » et « mbeli-mbeli » (noms des gangs). A leur vue, personne ne restait sur place, tout le monde prennait la poudre d’escampette, laissant derrière lui toutes les marchandises, qui devenaient une provision pour les kuluna » ajoute-t-elle.

Débuté au mois de novembre 2013, l’opération likofi (coup de poing) qui avait pour but d’arrêter tous les kuluna ou les presumés kuluna, a réussi à en transformer quelques uns, sans que cela soit son objectif. Certains, ceux-là qui ont echappés à l’opération ou qui on respecté le mot d’ordre qui leur avait été donné avant le debut de l’opération, ce sont transformés en debrouillards, certains sont devenus cireurs de chaussures, d’autres receveurs de bus, d’autres encore chargeurs de marchandises dans les camion.
Les convertis de l’opération likofi, nous avons pu rencontrer 2 d’entres-eux :

Le premier fut membre du groupe « bolafa ». Depuis l’opération likofi, il se resume à son travail de cireur de chassures qui, bien que pas assez payant, lui permet de vivre au quotidien. Il dit, avec un ton qui décrit son passé, voix sèche, presque effrayante :  » le kuluna n’a pas d’avenir, le kuluna na plus de présent, le kuluna c’est du passé, voilà pourquoi depuis un temps, je préfère m’attacher à mon travail ».  A la question de savoir qu’est-ce qui le poussait à faire celà, il répond, les « dring et le zododo » (nom donné aux  boissons alcooliques sans doses et drogues fortes).

Le second, pris lui aussi en plein service, il se contente de son travail de chargeur des marchandises dans les camions. Ce dernier parle de son passé en disant:  » j’ai arrêté le kuluna lorsque les autorités nous avaient donné l’ultimatum, sachant ce qui allait s’en suivre et connaissant nos autorités, je me suis plié à la volonté de l’Etat… « .

Quoiqu’ils soient devenus, ces jeunes gens ont un  passé qui a laissé des traces indélébiles dans la société kinoise. Certans sont devenus infirmes à cause d’eux, d’autres ont perdus des êtres chers. Comme les Nations Unies et les ONG internationales qui ont dénoncé les disparitions remarquées, de ces jeunes lors de l’opération likofi, nous nous demandons si ici au congo, la justice n’est pas concernée en matière de délinquance. Quel avenir la justice congolaise reserve à tous ces « kuluna » convertis en « bon citoyen » sans que justice ne soit faite concernant leurs actes du passé? Le « pardon » suffit-il pour combler les douleurs d’un père de famille qui a vu son fils tué par les « kuluna »? Faire comme si rien ne s’était passé, est-ce la rémède contre la délinquance?

Quelques soient les réponses qui peuvent venir de ces questions, l’avenir nous en dira plus!

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