L’ONG « business sans frontière » ouvre ses portes aux cimetières de Kinshasa

21 octobre 2014

L’ONG « business sans frontière » ouvre ses portes aux cimetières de Kinshasa

La ville de Kinshasa compte plusieurs cimetières. Des endroits réputés être des lieux de compassion et de peine où les familles fondent en larmes. Mais au milieu de ce monde attristé, tous ne pleurent pas.

Triste constat, certains sont là pour faire du business, voler ou encore pour le « sopeka » (un système qui consiste à demander l’argent à tout passant paraissant riche). D’autres osent utiliser les cimetières comme village pour y construire des habitations. Il y a aussi des travailleurs occasionnels hommes, femmes et enfants désœuvrés, venus gagner un peu d’argent en échange de services qu’ils proposent : défricher, faire la couche de chaux, effectuer les écriteaux sur les croix, apporter de l’eau, des briques… Dans certaines allées du cimetière, un véritable marché où l’on trouve un peu de tout s’est installé.
image

De retour d’un enterrement au cimetière de Kinkole dans la commune de la Nsele, Yvan Odia Saka nous parle de ce qu’il a vu. Il se souvient que dès l’entrée du site, le premier « bonjour » est celui d’un garçon. Un jeune qui lui indique la route où aller garer son véhicule, moyennant une somme de 1000 F CFA.

Tombes brisées, marchandises placées sur les tombes, corps déplacés et pillés de leurs habits, cercueils volés pour être revendus, bouquets ou couronnes de fleurs, croix, vin de palme et tant d’autres petits trucs servant à orner des tombes sont aussi vendus. Les scènes sont très dures et il les évoque avec beaucoup de larmes dans les yeux.

Pour la plupart, les cimetières de la capitale sont abandonnés. Les services de l’Etat chargés de leur entretien ne fonctionnent pas et peut-être n’existent plus ou sont en congés payés à durée indéterminée. Pourtant, les frais alloués à l’enterrement sont versés à l’Hôtel de Ville de Kinshasa.

Le respect aux morts devrait être une règle de base et les autorités devraient y veiller strictement pour éviter que certains se fassent du fric sur les morts. ONG « business sans frontière », l’argent facile, l’argent partout.

Partagez

Commentaires