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Le génie congolais du recyclage

A Kinshasa, la pauvreté est partout mais l’innovation aussi. La population est contrainte d’innover avec les moyens du bord pour améliorer son quotidien participant par la même occasion parfois au recyclage et à la préservation de l’environnement. De passage au rond-point Victoire, sur l’avenue portant le même nom, je vois un robot humanoïde qui régule la circulation. Un ami me raconte qu’il s’agit bel et bien d’une invention congolaise. « Ah bon ? Ce n’est pas vrai ! », je m’exclame. L’auscultant un peu, je découvre qu’il fonctionne à l’énergie solaire. Cette innovation congolaise n’est pas la seule !


Le « Mbabula ya chaud-chaud »
Voici le brasier à pile combustible appelé « Mbabula ya chaud-chaud ». A Kinshasa, faute de régularité du courant électrique, la population a recours au charbon pour préparer la nourriture. Depuis quelques années, « nous n’utilisons plus le traditionnel brasier qui consomme trop de braises », me raconte une ménagère. Elle préfère utiliser cette nouvelle invention qui ne fonctionne qu’avec des déchets de charbons. Composé d’un tuyau dans lequel sont rangées trois ou quatre piles pour alimenter l’induit qui souffle constamment quelques poussières de braises, cette invention constitue la nouvelle vedette des cuisines kinoises. « Depuis que j’utilise ce brasier, j’économise de l’d’argent, je prépare assez vite et j’utilise peu, très peu de braises. » Le charbon coûte aux femmes en moyenne14000 fc la semaine, là où les piles coûtent 2000 fc (2€) pour deux semaines et les déchets de charbons sont soit ramassés, soit achetés à bas prix, dans les marchés.

Bouteilles à tout faire

En second lieu, les bouteilles plastiques. On ne peut pas se promener dans une rue sans voir par terre une masse des bouteilles jetées par les passants. Afin de leur donner une seconde vie, Monsieur Mboma Héritier a imaginé de nouveaux usages pour ces bouteilles. Ayant fait un creux au milieu, il les utilise comme pots de fleurs dans lesquels il plante des jolies variétés de différentes couleurs, qu’il suspend sur le mur de sa maison. D’autres bouteilles, celles qui sont plus colorées, il les utilise pour orner sa pelouse, en les plantant au bord du gazon. Celles qui autre fois étaient destinées à finir leurs vies dans les eaux de ruissellement, bloquant ainsi la circulation des eaux de pluies dans les caniveaux, trouvent ici, un usage utile et protecteur de l’environnement.

Antennes de recyclage
Dernier exemple, les antennes télé fabriquées à base de matières recyclées. Un petit marteau à la main, Junior Nseka, fabriquant et vendeur d’antennes, raconte la création de ces antennes de fortune, du recyclage des matériaux, aux produits finis. Diplômé d’Etat, le jeune homme s’est converti en fabriquant d’antennes, faute de moyens pour aller à l’université. Ainsi, il collectionne les morceaux abandonnés de tuyaux de congélateurs, les boîtes de margarine et les assiettes plastiques qu’ils rassemblent avec du fil métallique et des clous pour obtenir son antenne de télévision. « Généralement, je les vends entre 1 500 FC et 1 200 FC par pièce. Chaque soir, je ne manque pas de quoi manger. » Dans la fatidique attente de la migration vers la télévision numérique terrestre (TNT) promise par le gouvernement depuis le mois de juin 2015, les Kinois se contentent des antennes du petit Junior pour pouvoir suivre les matchs de la Ligue des champions africaine et autres programmes télé.
Dans ses multiples interventions, Laurent Désiré Kabila ne cesse de rappeler à la population l’importance de se prendre en charge. Au regard ces quelques innovations, il y a lieu de dire que la pauvreté a contraint les Congolais à trouver des solutions tant insolites qu’innovantes… Ce que nous appelons à Kinshasa, « article 15 ». Chacun se débrouille comme il peut, pour pouvoir (sur)vivre au quotidien.


Patrick Numbi, martyr de l’engagement social

Mort dans les conditions non encore élucidées jusqu’à présent, le meurtre de Patrick Numbi, blogueur et vaillant activiste social congolais, nous laisse mille et une questions sans réponses… Qui est derrière ce meurtre? Comment est-il arrivé dans la concession, réputé bien gardée par la police, de la société de transport Transco? Pourquoi cette société ne s’exprime-t-elle pas?

 

Une nouvelle aux couleurs sombres

 

Assis dans une salle où je suis une formation sur la protection des activistes de droit de l’homme; Dido Songole, son ami d’enfance, vient me souffler à l’oreille, d’un ton tremblant et avec larmes aux yeux, « Patrick est mort »… surpris, croyant n’avoir pas bien entendu, je lui retourne la question à deux reprises et là, il me confirme sa mort.

dix jours avant, je venais d’éditer son tout dernier billet publié sur wazaonline, où il y parle de la peur, pour les travailleurs de la fonction publique congolaise, d’aller en retraite… entre mes mains, je dispose encore d’une de ses propositions d’article à éditer, fruit de sa réflexion, une plume posthume.

 

Digne d’un wana Mboka (fils du pays)

 

De lui nous gardons l’image d’un jeune dévoué pour les causes communautaires et sociales. Membres de plusieurs mouvements associatifs des jeunes: Jeunesse pour une Nouvelle Citoyenneté, Jeunesse Francophone Congolaise, Kin Blogging Positif, Habari RDC et autres, ce Héros du volontariat ne manquait jamais au rendez-vous de la bienfaisance. À en croire les dernières nouvelles et témoignages reçus, il est mort pour avoir exercé ce qu’il faisait le mieux, défendre les démunis et  s’engager pour la cause commune.

 

Que justice soit faite

 

Non, ce meurtre ne peut pas passer sous silence! Son âme ne se reposera que quand justice sera faite… saisie par la famille, nous espérons que la justice fera son travail afin que les malheureux responsables de cet ignoble acte, payent pour le prix qui leur revient sans restriction. A Dieu vaillant Héros !

#JusticePourPatrick

 


L’immobilier en RDC: à chacun sa loi, à chacun son prix

 

Selon la nouvelle loi sur le contrat de bail en RDC voté par les deux chambres du parlement et promulgué le 31 décembre dernier par le chef de l’Etat, un bailleur qui perçoit une garantie locative de plus de trois mois pour le bail résidentiel, encours une peine d’un à trois mois de prison.

 La sourde oreille

Malheureusement, les bailleurs continuent à faire la sourde oreille. Ils exigent six, sept, huit, voire dix ou douze mois de garantie locative pour les plus gourmands. Ils font comme si cette loi n’existait pas, comme s’ils n’avaient rien appris d’elle… Au mois de janvier, soit juste un mois après la promulgation de cette loi, nous étions victimes de ces comportements.

A chacun son prix

 Alors que nous étions à la recherche d’une maison à louer ayant la capacité d’une personne (« studio » selon le jargon kinois) à l’UPN (un quartier de la commune de Ngaliema), l’argent qui nous a été demandé était de loin supérieur à la somme normale, celle exigée par l’Etat.   Tout à commencé avec le commissionnaire qui était chargé de nous y conduire. Ce dernier nous a demandé de lui payer 15$ de transport alors qu’il a déjà sa commission. Arrivé sur place, nous étions surpris (enfin pas trop ! on connait déjà Kinshasa) de remarquer qu’au lieu de 3 mois (ce qui signifie 120$) de garantie locative, notre prétendu futur bailleur nous demandait 7 mois (280$). Il a joute, en nous annonçant le prix « ndaku na nga eza na courant, na mayi »  (ma maison est électrifiée et l’accès à l’eau y est facile).

Pendant ce temps, la déception…

Mecontent, nous lui brandissons ce que dit la loi sur les contrats de bail, il nous répond en disant « soki olingi te, sala mokili na yo » (fais ton monde, si tu ne veux pas accepter mes conditions). Manquant les mots, nous quittons le lieu sans espoir de pouvoir y revenir un jour… Comme lui ils sont nombreux dans la ville de Kinshasa, les bailleurs qui agissent comme bon leur semble, mettant de coté la loi.

Et si chacun jouait son rôle ?

 Les  autorités assignées à ces taches sont appelées à veiller à la stricte application de cette disposition légale afin d’en finir avec le désordre immobilier à Kinshasa. D’un autre côté, les commissionnaires devraient, eux aussi, être interpellés car ils augmentent les nombres de mois que ceux qui sont prévus par les bailleurs pour pouvoir gagner illicitement.

 


Kinshasa : les coupures d’électricité, nous en avons marre !

Depuis plusieurs années à Kinshasa, les coupures intempestives du courant sont de plus en plus insupportables et rendent notre quotidien difficile. Le courant est coupé chaque matin vers 5 heures, pour être remis au bon vouloir des techniciens de la Société Nationale d’Electricité (SNEL) à minuit, pendant que tout le monde dort.

La distribution n’est qui plus est pas équitable : les quartiers riches (Gombe, Limété Résidentiel, Ma-campagne) sont moins victimes de coupures aussi longues. Mais les autres, ceux des « pauvres » (les nôtres !) sont victimes de ces coupures comme nulle part ailleurs.

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Le calvaire

A Mont-Ngafula, une commune de Kinshasa, les enfants et les femmes parcourent de longs kilomètres pour pouvoir moudre le maïs et/ou le manioc au moulin électrique. Un petit garçon portant un sceau de maïs sur la tête nous raconte : « après l’école, je suis obligé d’aller dans les quartiers environnants chercher le moulin, afin de moudre le maïs. Sans cela, on ne peut pas manger à la maison ». Quand aura-t-il le temps de faire ses devoirs ? Comment pourra-t-il espérer réussir dans ses études ? Ainsi, un simple problème électrique peut affecter le quotidien mais également le futur de ces enfants.

Ras-le-bol

Tout comme ce jeune garçon, nous sommes nombreux à subir les délestages intempestifs, à être victimes de surtension ou encore d’électrocution à cause des câbles non couverts dans les rues. Que fait la SNEL à Kinshasa ? Quel est l’avenir du barrage électrique d’Inga, aujourd’hui géré par la compagnie congolaise mais convoité par des sociétés étrangères ?

Et si vous laissiez la place aux plus compétents que vous… ?

La honte ! C’est là le sentiment que devraient avoir les dirigeants de cette société. Alors que le monde évolue, les privés travaillent avec le gouvernement, la SNEL continue à avoir le monopole de la distribution électrique du pays alors que tout prouve qu’ils ne sont pas en mesure d’assumer ce rôle seul. La privatisation, par l’octroiement aux particuliers du droit de distribution du courant électrique, serait une bonne solution.


« La Xénophobie, le racisme Congolais ! »

Kinshasa, ville où tout le monde se croise, des habitants locaux à ceux qui viennent de l’intérieur du pays, en passant par les étrangers ; tout le monde qui est ou qui vit au Congo aimerait bien passer par Kinshasa. La capitale attire pour ces night club et maquis remplis du monde et de toutes les couleurs et langues aux apparences unies.

Cependant, en regardant de plus près, nous remarquerons que tout n’est pas si harmonisé que cela parait. Les étrangers et ceux qui viennent d’autres provinces ne se sentent pas autant chez soi ici qu’ailleurs. La langue est depuis toujours le facteur déterminant des fraternités entre les étrangers et les habitants. Il suffit de ne pas connaitre le Lingala pour être pris pour un étranger ou être considéré comme tel, quand bien même on viendrait d’autres provinces du pays.

Les uns sont traités de « Mowuta » (villageois, revenant) pour ceux qui viennent de l’intérieur du pays pour chercher gain de pain dans la capitale, et d’autres les « Mupaya zoba » (l’idiot de l’étranger) pour les expatriés séjournant à Kinshasa, sans maîtrise de la langue. Cette situation érige des barrières entre nous et ceux qui nous visitent, car elle les empêchent de se sentir chez soi et de s’approprier la ville.

Ces comportements sont malheureusement à la base des phrases comme celle-ci : « si je parle des jeunes congolais, moi qui suis Mundele (Blanc/blanche), les gens vont-ils prendre ça au sérieux !». Phrase prononcée par une bloggeuse expatriée qui ne s’estimait pas avoir le droit de parler des jeunes congolais, juste parce qu’elle avait une peau blanche que la nôtre.

A elle seule, cette expression montre combien les étrangers ont du mal à s’intégrer dans la société congolaise à causes des différentes barrières que nous plaçons devant eux. Ce jour là, nous avons enfin compris cette citation de Pie Tshibanda qui dit : « je savais que j’étais humain, c’est en arrivant en Belgique que j’ai compris que j’étais noir ».

Le racisme ! Ni la langue, ni la race, encore moins le sexe n’ont le droit de dominer notre humanité commune au point de considérer les autres comme moins hommes. Après tout, la race n’est qu’une couleur de peau. Alors, chers étrangers noir, blanc, rouge, verts, quelque soit la couleur de votre peau et vos orientations sexuelles, soyez les bienvenus à Kinshaasa

 


Kinshasa: Quand la pluie déshabille la « Révolution de la modernité »…

« Le Congo va mieux qu’il y a 15 ans, beaucoup mieux qu’il y en a 5 et son état s’améliore chaque jour d’avantage», phrase tirée d’un discours de Monsieur le Président de la République en 2011, lors de son élection pour son dernier mandat officiel, selon la constitution.  Tout allait bien, si bien qu’on est passé des « 5 chantiers »  vers « la révolution de la modernité » en 2011, comme projet de société du gouvernement. Un progrès certes !

 

Un progrès qui peut être remarqué même à la télé, dans les spots publicitaires et les sites internet. Le pays vit au rythme des constructions à grandes échelles,  réhabilitations des routes, stabilité et croissance macro économique… Tout  semble remettre le pays dans ses railles. De l’hôtel du gouvernement en passant par  la construction des stades municipaux ; de l’aérogare de Nd’jili   au boulevard du 30 juin, le « mariage » hétérosexuel entre le Congo et la  Chine semble bien porter ses fruits.

Tout passait pour normal quand soudain, dame la pluie vient déshabiller « la révolution de la modernité ».   3 jours d’intenses pluies ont suffit pour que le monde découvre Kinshasa dans son état naturel, toute nue, sans  habit plaqué, nommé « révolution de la modernité ».  Ces intenses pluies ont montré, enfin la vraie face de Kinshasa, celle que nous connaissons, celle que nous vivons, nous les fils du pays, le petit peuple. Ce Kinshasa que vous ne voyez pas de là haut, si vous y êtes bien sûr !  Celle qui n’est pas diffusée à la télé, ce coté de la ville qui n’est pas en format 3D comme dans les spots publicitaire de la « révolution de la modernité ».

Kin la Belle transformée en Kin la poubelle, le déshabillage de la « révolution de la modernité » dans la ville de Kinshasa par dame la pluie, nous dévoile une ville au corps atteint de la malnutrition  aiguë. Les rues asphaltées détruites, les maisons inondées,  les ponts déchirés…

La route nationale N°1 coupée en 2 rives, où se passent des scènes plus qu’insolite suscitant larmes et sourires aux passagers qui empreinte cette route.
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les quartiers longeant la périphérie des rivières sont tous inondés aux allures d’un baptême par immersion; transformant ainsi, une partie de la ville en Venise Made in Congo.

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La légendaire avenue de l’université voit naître en son sein un nouveau « Libulu Manzengele », sous les regards inquiets de la population habitant les quartiers environnants.

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Comme si cela ne suffisait pas, la célèbre REGIDESO (Régie de Distribution d’Eau) tombe en panne, privant ainsi la partie Est de la ville de l’eau potable. Eau qui, quand elle coulait encore, n’était qu’à compte-gouttes, coulant aux heures creuses et loin d’être potable vu l’état des tuyaux qui assurent la conduite de celle-ci dans nos ménages .

Déshabillée, notre chère ville, Kinshasa la belle, Kin la capitale, le siège des institutions ne ressemble plus qu’à une gigantesque poubelle habitée par plus de 10. 000000 de personnes. Ne laissant plus de quoi  dire le Congo va mieux qu’il y a 15 ans, beaucoup mieux qu’il y en a 5 et son état s’améliore chaque jour d’avantage! si non aux yeux de ceux qui veulent faire palabre au lieu déposer du papier dans une urne.

 

 

 


Afrique : plus mortel qu’Ebola, le virus VMC

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illustration info.arte.tv

Récemment, en Afrique en général et la République démocratique du Congo en particulier, nous avons fait face, une fois de plus, au  virus d’Ebola. Ce mal a tué quelque 49 personnes en RDC, avant d’être maîtrisé par nos braves services sanitaires du gouvernement. Il y a eu, certes, moins de morts que les années précédentes ! cependant, comme l’a si bien dit, prophétiquement peut-être, Monsieur le ministre de la Santé : « La fin de l’épidémie (…) ne signifie pas que le danger est totalement écarté ».

En ces jours, on pourrait dire que le continent fait face à une nouvelle forme d’épidémie, le  VMC, Virus de modification constitutionnelle. Contrairement à Ebola,  celui-ci s’incruste de manière silencieuse et non ostensible, se cachant sous plusieurs agents vecteurs et propagateurs. Parfois il paraît sous forme de dialogue national inclusif ou un référendum,  parfois c’est une tentative forcée et prononcée de briguer des mandats hors le délai constitutionnel ou un silence prolongé et réactionnel de la part de ceux qui l’ont contracté.

Alors  qu’Ebola est réputé maladie touchant souvent les populations indigènes, les pauvres et les autochtones… ce qui lui vaut le nom de maladie des mains sales. Le VMC quant à lui, touche les hauts fonctionnaires, les dignitaires, les grandes personnalités ainsi que ceux qui veillent au respect de la Constitution, ce qui vaudrait à celui-ci le nom de maladie des mains souillées peut-être !

Malgré son apparence silencieuse et masquée, le VMC présente quelques éléments symptomatiques remarquables; des démissions inopinées des collaborateurs aux dissolutions de coalition, en passant par les arrestations d’activistes et opposants trop bavards. Le tout est tout couronné par des manifestations répétées de la population et pire encore, les assassinats d’opposants de taille exilés ou habitant le pays. A chaque pays, ses symptômes !

Quoique les symptômes,  les agents causaux et vecteurs de ce virus ne sont pas les mêmes dans tous les pays touchés par ce dernier, le remède quant à lui, reste le même partout. Alors que pour Ebola, il s’agissait du respect de quelques règles d’hygiène sanitaire, pour le VMC, le traitement préventif est aussi simple que ça. Il s’agit bel et bien aussi du respect de quelques règles d’hygiène constitutionnelle comme, se laver les mains souillées remplies du sang des populations innocentes avec du savon antiseptique judiciaire de La Haye ou de son propre pays, ne pas entrer en contact physique ou relationnel avec toute personnalité reconnue comme infectée par ce virus et surtout, ne pas manger, ni importer toute viande constitutionnelle venant des pays dont les autorités sont sous infection du virus VMC. Car  dit-on, l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais l’Afrique a besoin d’institutions fortes; parole du docteur Barack!

 

 

 

 


Notre Père qui est au pouvoir !

Avant sa mort, raconte la Bible, le Christ a laissé à ses croyants une prière modèle afin qu’ils s’en servent pour s’adresser à  Dieu le « Notre père ».

Voici la version de cette célèbre prière, adressée cette fois-ci non pas à Dieu, mais à notre père qui est pouvoir. Une dédicace faite aux dirigeants africains désirant s’éterniser au pouvoir.

Notre Père !

Notre père qui est au pouvoir!
Que ton nom soit ce qu’il est, il n’y a pas de peine, ni de raison à ce qu’il soit sanctifié.

Que ton règne vienne et demeure, mais qu’il soit le plus démocratique possible, s’il te plaît.
Que ta volonté soit l’alternance du pouvoir politique et qu’elle soit faite sur la République démocratique du Congo comme elle est faite ailleurs.

Donne-nous, aujourd’hui notre paix quotidienne tant réclamée et désirée.

Pardonne-nous, notre ignorance des droits qui sont nôtres, comme nous pardonnons aussi à tous ces dirigeants qui nous ont offensés, des dictateurs sanguinaires cherchant l’éternité du pouvoir politique.

Délivre-nous de ce mal qui pointe son nez à l’horizon. Ce mal qui s’annonce et se cache sous plusieurs noms, glissement des institutions, révision constitutionnelle, dialogue national, report des élections, etc., mais dont le vrai nom n’échappe à personne : l’éternité au pouvoir. Ne nous soumets point à des tensions comme par le passé.

Car c’est à toi qu’appartient le règne, la puissance et la gloire jusqu’en décembre 2016, mais surtout pas au-delà, amen.

Prière d’un « mwana mboka » (fils du pays ou patriote congolais) adressée à notre père qui est au pouvoir.

 


Kiripi Katembo, 36 ans seulement…

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« L’artiste ne meurt jamais », dit-on ! 36 ans, un très court passage sur terre ! c’est le nombre d’années que la vie a laissé à ce grand photographe qui vient de nous quitter.

Kiripi Katembo, ce jeune Congolais originaire de Goma, dans la province du Nord-Kivu était pour nous comme une fenêtre sur la vie.  Avec ses prises de vue, il a su nous raconter la misère du petit peuple, le quotidien kinois. On pouvait voir dans ses clichés, les enfants se promenant dans des flaques d’eau sale, des immeubles abandonnés, des rues transformées en poubelles publiques. Il faisait des oeuvres d’art avec les simples reflets des images et des personnes dans les eaux marécageuses.

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A cheval entre la photographie et le cinéma, ce fondateur du collectif « YEBELA », a réussi,  à toucher les cœurs de gens au-delà des frontières congolaises. De Bruxelles à Berlin, de Paris à Lagos où il s’est vu décerner le prix du meilleur film court documentaire aux Africa Movie Academy Awards en 2011. Il s’est fait une notoriété que certains n’obtiennent qu’après des longues et dures années de travail. Comme s’il savait d’avance que sur terre sa vie serait courte.

Un « Mwana Mboka » (fils du pays) s’est éteint. A l’annonce de sa mort dans les médias, le monde artistique kinois était tétanisé. Les uns sous les larmes, d’autres à court de souffle, d’autres encore manquaient debmots pour décrire leur douleur.

L’artiste a vécu, l’artiste est parti! ses oeuvres demeurent à jamais.

 


Kinshasa : à défaut d’informations fiables, on prend les rumeurs pour vraies

« On a dit, il paraît et on aurait entendu dire », ces petites phrases résonnent fort tous les jours, ou presque, dans nos oreilles. Les rumeurs!  il ne se passe pas un jour à Kinshasa, sans qu’on puisse entendre qu’à une heure donnée, pour une raison quelconque, il y aurait eu quelque chose qui se serait passée quelque part où personne, sauf celui qui raconte l’histoire serait témoin; lui et « on ».jg CK7ooOuWEAAbS-9 CK7oqBVWIAAP5Wa CK7orURWEAEbM5T

Alors qu’on s’approche lentement, mais sûrement de 2016, l’année de toutes les vérités, l’année où chaque caméléon devra choisir une et une seule couleur pour sa peau, l’année des échéances électorales; les informations de tout genre, même celles qui s’apparentent à la pire des folies et des sottises, passent pour vraies.

Petite histoire qui a pour cadre le passage au Rond-point Victoire, un point central de la ville réunissant trois communes les plus mouvementées de Kinshasa : Kasa-Vubu, Kalamu et la commune de Kinshasa. C’est l’un de coins les plus chauds de la capitale, l’endroit où toutes les couches sociales de la population se rencontrent. On peut y voir côte à côte,, musiciens, vendeurs ambulants, ambianceurs, « chégués » (enfants de la rue), parlementaires et vendeurs de journaux. Tous s’y rencontrent dans ce lieu de détente et de curiosité. C’est aussi le meilleur endroit pour les « renards », ces charlatans, bons parleurs et vendeurs de faux journaux qui ne cherchent que des « corbeaux », ces curieux disposés à croire, pourvu que cela soit une histoire racontée dans un journal, un site internet, les réseaux sociaux ou une personne réputée bon parleur.

Malheureusement, ou heureusement peut-être, nos yeux sont tombés sur deux de ces renards, ces vendeurs de journaux à la criée. Des journaux qui racontent tout et rien, qui mélangent vérité et mensonge pourvu qu’ils nourrissent la curiosité du pauvre kinois.

A la Une « Bemba sort de La Haye », « Jean-Pierre Bemba attendu dans un grand pays » et « Moise Katumbi répond à Kabila ». Étonnée, curieuse et attirée par ces affiches, la population s’approche, jusqu’à entourer les fameux vendeurs. Les plus curieux achètent pour lire le fond après, mais d’autres, comme nous, auscultent les pages avant de donner leur argent. Quant aux premiers, ils seront surpris, arrivés à la maison de voir que le fond, le contenu de ces journaux,  ne parle en rien de ce qui est dit dans les titres.En réalité,   ils racontent l’histoire du procès et la réalité est qu’il est encore et toujours en prison et qu’il pourrait y passer encore quelques années de plus, disent les journaux, les vrais journaux.

Que faire, se demande le pauvre Kinois qui ne sait à quel saint se vouer!