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Je suis homophobe, moi non plus!

Le 26 juin 2015, la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique a décidé de légaliser le mariage des couples  homosexuels dans l’ensemble du pays ainsi,  les États qui ne reconnaissaient pas jusqu’ici le mariage homosexuel devront non seulement accepter de marier les couples homosexuels, mais également reconnaître une union homosexuelle si elle a été célébrée dans un autre État. Liesse de joie pour les uns, ceux qui soutenaient les mariage gays, larmes d’échec pour d’autres, ceux qui étaient contre.

Le mariage homosexuel se classe  parmi les sujets les plus sensibles dans le monde, tant aux  États-Unis qu’ici en Afrique. Ici, parler de ce sujet reste tabou dans beaucoup de pays, le mien y compris, la République Démocratique du Congo. pire encore, la justice  reste silencieuse à ce sujet.

Les dirigeants  de mon pays, comme ceux de tant d’autres, restent sans décision concrète sur ce point. Ils ne condamnent, ni n’appuient. Ils  font semblant de ne pas remarquer leur présence, celle de gays, pourtant ils sont bien présents. Ils semblent ne pas être au courant de ce dont ils sont informés, pourtant, une motion parlementaire faisant objet de cette question était soulevée depuis longtemps par un député, sans suite ! est-ce là, une peur des pressions extérieures ou une lâche politique pour éviter les sujets sensibles!

Si pour les américains et tant d’autres pays, être gays est un acte légal et normal aux yeux  de la société, si les américains peuvent bien exhiber  leur « Gaytude » (mot personnellement inventé pour décrire la gaypride et ainsi éviter l’excès d’anglicisme qui, en quelque sorte, pour nous, contribue à dissiper la richesse du français au détriment de l’anglais) à la vue des passants dans les rues et places publiques,   Chez nous, par contre, être gays est synonyme de tuer « la culture africaine », déclarent ceux qui s’estiment garant de l’authenticité de la culture africaine léguée par nos pères. pourtant nous semblons  ne pas savoir  exactement ce qu’est cette culture que nous ont léguée nos ancêtres. Est-ce les guerres ! les violes !  les dictatures ! ou les corruptions! car ce sont là les « cultures »  et pratiques qui font rage dans notre cher continent.

« nos pères ne nous ont pas appris ça ! nos pères ne nous ont pas laissé cette pratique comme modèle… Que les américains légalisent ça chez eux, c’est leur affaire mais, qu’ils ne nous inculquent pas ça. C’est cela le sens même de la liberté d’expression qu’ils prônent tant! ». dit Joseph, un kinois que nous avons questionné à ce sujet. D’autres, comme Hélène, une habitante du quartier « UPN » dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa, estime quant à elle, qu’  « il faut lutter contre l’homosexualité mais pas contre les homosexuels ». Elle enrichit son idée en disant que pour elle, « ils sont humains (les gays) et ont droit à la liberté comme tous les autres humains ». les arguments diffèrent d’une personne à l’autre…

En attendant que les dirigeants de mon pays ne  soient forcés ou pas de se prononcer, ouvertement sur la position de la nation concernant la situation de gays, ces derniers, en mode « caché», proclament leur « Gaytude » dans des bars et boîtes de nuit où leur présence est tolérée par les hétérosexuels et sur Internet où  ils sentent plus libres. Quelques unes (les lesbiennes) se retrouvent sur la page Facebook « les lesbiennes class de Kinshasa », où elles échangent leurs numéros de téléphone, postent des photos et  partagent leurs pensées intimes, pourvu qu’elles s’expriment…

En parlant de l’expression, certains diront:  « beurk ! il est fou pour oser parler de ça !», d’autres diront : « génial, c’est courageux d’oser en parler !». toute fois, Quoi qu’il en soit, quoi qu’on en dise, je suis homophobe, moi non plus !

 


Kinshasa : les larmes d’une ville polluée

Il y a plus de 50 ans, j’étais une ville où il faisait bon vivre. Il y avait des rivières propres où coulait une eau claire. De beaux rond-points entrecoupaient les artères servant souvent de carrefours. Grâce au fleuve, des randonnées fluviales étaient souvent organisées à partir du Port de la Régie des voies fluviales (RVF). On se rendait  sur des bancs de sable, si nombreux en saison sèche, ou sur des sites comme Safari Beach, le Parc de la Nsele ou au Petit Paradis à Maluku. La place des Artistes, érigée au rond-point Victoire (le point de transit majeur en ville) et ses environs étaient envahis dès le matin par des touristes et groupes de gens qui venaient lire les journaux étalés à même le sol pour s’informer sur l’actualité du pays et y écouter les nouvelles de la légendaire « rumba congolaise » qui a fait danser le monde entier.

A cette époque, je venais tout juste d’abandonner mon nom de jeunesse, « Léopoldville », j’étais toute belle, ce qui me valait l’appellation de « Kinshasa la belle ».

Ça, c’était hier ! oui, hier j’étais la belle, aujourd’hui je suis « La poubelle ». Aujourd’hui je ressemble plus à une gigantesque décharge publique qu’à une ville digne de ce nom. Parfois, j’ai honte de dire que je suis la capitale du Congo, « Le Grand Congo ».

Plus rien n’est comme avant. Mes rond-points servent aujourd’hui de toilettes publiques, de lieux abandonnés où poussent les herbes sauvages et crèchent les enfants de la rue. Mes rivières sont devenues des cimetières à ciel ouvert pour  bébé avortés. D’autres sont transformées en poubelles publiques où coulent bouteilles et sacs en  plastique utilisés par vous mes habitants. D’autres encore sont transformés en lieux de déversement des vos matières fécales.

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Chers Kinois, la musique, la douce « rumba congolaise » et « le dombolo » que j’aimais tant ne sont à présent que des sources  de tapage faisant une pollution sonore sans pareille.

Quant au fleuve, silencieux, il reçoit, sans dire mot, toutes vos décharges, toutes vos pollutions, toutes mes larmes, comme s’il en était responsable.

Je pleure car je suis polluée, polluée au sol, polluée dans l’eau, polluée dans l’air et, comme si cela ne suffisait pas, polluée par aux oreilles.


Dans la Forêt congolaise: Un dialogue de plus, un dialogue de trop…!

Un proverbe africain dit: « lorsque les éléphants se battent, les herbes souffrent ». Cependant, ici dans la foret congolaise, c’est le contraire qui s’y passe. Lorsque les éléphants décident de dialoguer, c’est au péril des herbes, car elles vont en subir les conséquences.

Celle-ci, l’histoire d’une forêt où, au lieu de se disputer les territoires comme il en est de coutume chez les chefs de tribus des éléphants, ceux ci décident de dialoguer; Seulement, cette décision intervient au mauvais jour  et à la mauvaise heure de la journée.

Mauvaise décision prise le mauvais jour car, nous sommes en 2015, nous sommes à un jour annuel de 2016, l’année de tous les comptes et de toutes les échéances. 2016 est l’année oú, d’un coté,  le premier éléphant nommé « Raïs », celui  qui semble être le plus fort, celui qui, actuellement a la gestion du territoire forêstier, doit rendre compte de son exercice et céder le trône à un autre, telque l’indique l’incontestable constitution forestière dont il se vante tant d’être le garant. Cependant, sa gestion forestière est émaillée de beaucoup de failles, estiment ses paires. Broutages incontrolés des herbes au nord, braconnages des « activistes » à l’ouest dans la capitale, déracinements à l’est et enracinement  jugé trop profond au sud-est. De l’autre coté, se trouvent ceux qui sont regroupés dans la tribu  des « Opposants Républicains », Ces derniers voient en 2016, l’année où la bataille devrait leur être quelque peu favorable pour la toute première fois. Comme qui dirait: « maintenant que l’habeille ne sera plus, pourquoi pas  visiter sa ruche aisément ».

Décision prise au mauvais moment, car nous sommes au soir de 2015. Tout semble être fin prêt,  la CENI (Commission Électorale Naturelle Indépendante) déjà installée, a fixé le calendrier des haustilités prochaines. Les candidats intéressés aux échéances locales se pressent déjà à déposer leurs candidatures. La CI (Communauté Interforestière), la MOFUSCO (Mission de l’Organisation  des Forêts Unies pour la Sécurité au Congo) et la Société Civile de la forêt sont déjà, tous, mobilisées à propos et se disent prêtent à accompagner tous les processus.

Malheureusement ou heureusement (tout dépend de l’oeil que  vous utilisez pour lire ce billet. l’oeil droit ou gauche!), c’est ce moment que choisissent nos deux protagonistes pour « Dialoguer »! sous l’initiative de « Raïs », le « roi » de la forêt. Dialoguer de quoi! Et pourquoi! Ce demandent les anonymes curieux habitants de la forêt. Avez-vous déjà déjà vu le chat négocier avec la sourie avant que ce premier n’entame la chasse aux souries! N’est ce pas là un malin moyen, pire et simple pour celui-ci, en état de faiblesse, d’annuler silencieusement cette chasse! Avez vous déjà vu un léopard chercher à tout prix les négociations et dialogues avec ses proies! À moins qu’il ne soit plus en position de force, ce fameux léopard!

Si la bataille des éléphants fait souffrir les herbes, leur dialogue risque de produire pire que les larmes. Un dialogue de plus, un dialogue de trop! Irons-nous aux élections prochaines! si oui, allons-y en silence, s’il vous plaît!

@LemienSaka


Kinshasa : affaire fosse commune. Et si c’était ailleurs ?

Enterrés depuis le 19 mars, on a découvert une fosse commune de 421 personnes, quatre-cent-vingt-et-un Congolais enterrés à Maluku  à plus de 100 km de la capitale. Dans l’attente d’une suite judiciaire qui s’avère être à la congolaise, tout le monde, dans la classe politique et sociale, s’amuse à tirer la couverture de son côté et/ou expliquer les causes à sa manière. D‘une part les opposants accusent les gouvernants d’y être pour quelque chose, de l’autre, les gouvernants disent vouloir laisser la justice faire son travail, car il s’agirait, selon eux, d’un enterrement des corps abandonnés. Somme toute, tout évolue au rythme congolais des affaires.

Cependant,  qu’en serait il, si cette scène c’était passé ailleurs, si c’était dans une autre pays africain ou si c’était hors du continent noir (même si je n’apprécie pas trop cette expression « Continent noir ») ? Dans ce billet, j’essaied’imaginer la scène dans un autre pays qu’au Congo.

Si c’était en France, il y aurait sûrement eu des démissions de ministres  pour raison de dignité question de préserver l’image du gouvernement. Car làs-ba on démisionne même pour une affaire de déclaration du patrimoine acquis à la sueur de son front. Dignité oblige!. Il y aurait sûrement eu des hashtag comme, #JeSuisAussiEnterre, #JeSuisAussiMort, #NousTuezPas ou #TuePasTonPeuple sur tous les réseaux sociaux. Finalement, si c’était en france, Le président se serait rendu en vitesse sur le lieu, question de s’en rendre compte de ses propres yeux.

Si c’était aux USA, la population manifesterait contre des tels actes, comme tel était le cas avec l’asssasinat de Walter Scott par un policier blanc à Charleston.

Si c’était au Burkina-faso, les familles de victimes demanderaient l’exhumation des corps jusqu’à obtenir gain de cause, comme l’a si bien fait l’inlassable famille de Thomas Sankara, qui, aujourd’hui peut estimer avoir remporté une partie de son combat.

Finalement, si c’était Nigeria ou au Sénégal, il y en a qui aurait par là,  compris le bien fait de n’avoir pas brigué de mandat hors constitution (question d’éviter les ennuis) pour l’un ou qui aurait accéléré  les demarches pour réduire leur mandat d’une année de plus, pour l’autre.

Malheursement ou heureusement (tout dépend de l’oeil avec lequel vous lisez ce billet. L’oeil de la gauche ou l’oeil de la droite!) c’est en RDC, ici, tout laisse à croire que découvrir une fosse commune de 421 personnes, s’il vous plaît! N’est pas une chose si grave que ça en donnerait l’impression ailleurs! Comme si on accepterait qu’un membre de sa famille y soit aussi ajouté. Est-ce parce qu’ici nous sommes habitués à vivre pire que ça! 6,9 millions des morts  et plus de 30 000 femmes violées et mutilées suites aux différentes dernières guerres. On se croirait bien en enfer! Et pourtant nous sommes belle et bien dans l’un de pays « paradis » que possède la terre.

En fin, Si c’était ailleurs qu’au Congo, on organiserait pas une journée porte-ouverte à la morgue de l’Hôpital Général de Kinshasa, à Gombe, alors que les fameux morts de la fosse commune sont à plus de 100 km de là, à Maluku.

Crime ou mort normal, quoi qu’il en soit, ces morts ont encore beaucoup à dire, ils ont encore de discours à tenir, des langues à bouger. Espérons, seulement, que la justice réussira à les ouvrir la bouche, sans emprunter, pour les faire parler, ni la voix de droite, ni celle de gauche.


RDC : lettre de dame « Démocratie » à son époux « Gouvernement »

Mon cher et beau Gouvernement

C’est moi, ta femme Démocratie. Tu sembles ne plus me connaître. A l’époque où tu me faisais la coure tu citais mon nom partout ! Démocratie par ci, Démocratie par là!  Ah le bon vieux temps! Depuis que nous nous sommes mariés, il y a de cela 9 ans, soit en 2006, j’éprouve à présent le besoin de t’écrire cette lettre, car les messages à ton sujet sont nombreux dans ma boîte aux lettres. Je constate que tu n’as pas de temps pour moi, occupé à te battre contre tes rivaux, ceux de la famille Activiste et Opposant.

Tiens ! En parlant de tes rivaux, j’aurais appris que tu as emprisonné certains membres de la famille Activiste,. Je t’en prie mon coeur, libère-les, car ils ne sont pas mes amants, il sont plutôt mes amis. Ils me protègent et me défendent. Quand je suis en grand danger, c’est eux qui prennent le volant de ma défense. Ils sont sur tous les fronts, des négociations pacifiques aux protestations publiques. Plusieurs d’entre eux y ont laissé de leur peau pour moi. Outre cela, alors qu’ils sacrifient leur vie pour ma défense tous les jours, toi tu passes ton temps à faire la cour à ta concubine, la pute qui se tape tous les vieillards du coin, la demoiselle Dictature. Tu crois que je ne suis pas au courant ! Détrompe-toi et libère-les, car sans eux je n’existerais que de nom. Libère-les même en mon nom.

J’ai aussi appris que tu as engagé Pouvoir comme ton conseiller principal. Je te rassure mon ange, ce n’est pas un bon choix, c’est un flatteur. Il va te bercer les oreilles par des belles paroles, des éloges que tu ne mérites même pas, pourvu que tu restes près de lui longtemps. Pense au sort de tous ceux qui l’ont utilisé comme conseiller, pense à tes ancêtres, pense à tes voisins emprisonnés à La Haye, pense à notre avenir. Je suis sûre que c’est encore lui qui te conseille de courir derrière cette pute, dont je t’ai parlé en haut, la demoiselle Dictature. Pour ton information, tous les gens qui sont sortis avec cette femme sont morts du Sida (Soulèvement inattendu désavouant les autorités).

Comme je t’aime vraiment de tout mon être, je vais te rendre un service énorme. Je t’enverrai dans un avenir proche ma tendre amie, dame Alternance, c’est une bonne conseillère très expérimentée. Pour preuve, récemment, elle a aidé ton cousin GoodLuck (celui qui se faisait tout le temps battre par Boko Haram) à sauver sa famille et aujourd’hui il est félicité de tous. J’espère que vous vous entendrez bien. Pends en considération mes conseils et tout ira bien pour nous et notre famille. Je t’aime.

Ta tendre épouse, Démocratie


RDC: ces jeunes qui défendent la francophonie !

Comme toute ville où les jeunes sont actifs,  à Kinshasa, il existe des associations de jeunes, les ASBL.

Ces associations sont, pour la plupart, malheureusement sans objectifs précis. Ces ASBL «Associations sans but légitime» à notre compréhension, changent de nom, dénomination et d’objectifs en fonction des circonstances et d’opportunités.  Ces organisations-mallettes ont fortement terni l’image du pays à cause du manque de sérieux qui les caractérise.

Par contre, il existe aussi des ASBL : Association sans but lucratif, qui oeuvrent objectivement et contribuent à la bonne gouvernance dans le pays.  Dans cette catégorie nous retrouvons ce bébé qui est né il y a une année, la JFC : Jeunesse francophone congolaise.

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Cette association est une organisation créée par des jeunes Congolais très dynamiques et motivés par le seul souci de défendre les valeurs que prône le monde francophone.

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Tout au long de l’année 2014, la JFC a travaillé autour du projet : « Ecoles amies du français ». Les membres de l’association ont parcouru toute la ville de Kinshasa, animant des conférences dans les écoles et créant des groupes de réflexion sur la francophonie.

Constatant une baisse du niveau d’alphabétisation, les jeunes ont voulu contribuer à rehausser le niveau de la langue française en milieu scolaire. Ils ont pris la  parole dans diverses écoles. Ils se sont rendus dans les communes les plus reculées de la capitale, de Kimbanseke à Makala en passant par Matete !

Dans chaque salle de classe, ils se sont exprimés sur la manière d’améliorer la pratique du français, tout en soulignant que la langue de Voltaire était un outil de développement. Des interventions qui ont conquis les élèves, car elles étaient faites de manière ludique.

Pour entretenir l’intérêt et conserver un lien, ces nouveaux pédagogues on créé des clubs appelés « les amis du français ».

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Par la même occasion, une pétition pour défendre la cause des enfants déscolarisés a été présentée aux élèves. L’objectif était double : souligner l’importance de la scolarisation et sensibiliser les élèves sur la situation des enfants de leur âge qui n’ont pas accès à l’école.

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Merci de consulter notre site Internet pour en apprendre plus sur nos activités : www.jeunessefrancophonerdc.org

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Tu m’as manqué mon blog, tu m’as manqué Mondoblog

De nos jours, il semble qu’internet est devenu la plaque tournante de toute activité tant économique que scientifique et culturelle de l’homme.

Cet outil est l’élément parfait qui fait du monde un tout petit village. Etre deconnecté d’internet c’est semblable à être deconnecté du monde, du reste du village.

Le Congo, mon pays, a fait 19 jours sans internet,  19 jours  d’enfer, 19 jours sans liberté d’expression. 19 jours pendant lequels toute activité liée à internet n’etait que « ndoto ya baba » (rêve de l’aveugle : une expression kinoise qui signifie penser à quelque chose qu’on ne peut pas faire ou rêver l’iréalisable).

Port maritime, Banque, hopital, cybercafé, entreprise de télécommunication. Tout le monde a subit le poid de la coupure de connexon internet qui a survenue le 22 janvier, suite aux manifestions remarquées à ;Kinshasa et dans pluseurs autres villes du pays. Manifestations qui etaient organisées par l’opposition dans le but de contester contre le projet de loi électorale présenté au parlement.

Tout  le monde etait victime de cette coupure, le blog « filsdupays » y compris. 3 semaines sans internet, sans facebook ni twitter, 3 semaines sans Mondoblog, sans mon blog, c’est pire que la mort.

Pour la petite histoire. Alors que nous écrivions notre article sur la « Jeunesse Francophone Congolaise », stylo à la main, sourire plein les dents avec l’espoir de publier et partager le soir. Un ami nous annonce la triste nouvelle: « sur toute l’étendue du pays l’internet est coupé »! La plus triste information de la journée! Mais mepirsée vu l’optimisme qui nous annimait.

Nous persistions à écrire et publier l’article, jusqu’à le publier. malheureusement, tout cela n’etait qu’un mort-né, effort sans résultat,  l’Internet n’était plus. il a fallut laisser passer 19 jours sans aucune connexion possible pour voir les autorités retablir la connexion partiellement. Une connexion qui du reste laisse à désirer.

Avant nous entendions parler qu’on ne peut pas se passer d’internet ;  aujourd’hui nous l’avons vécu et nous avons compris que c’est pire qu’une prison.

Avant nous savions qu’il est difficile de se passer des réseaux sociaux, aujourd’hui nous l’avons vécu et nous avons compris combien les priver aux gens c’est une entrave à leur liberté d’expression.

Avant nous savions que Mondoblog est un réseau captivant à tel point qu’on ne peut supporter de s’en séparer, aujourd’ui nous l’avons vécu et nous avons compris combien c’est enrichissant et un privilège d’être parmi vous, chers mondoblogueurs!

Tu m’as manqué mon blog! Tu m’as manqué Mondoblog!


les convertis de l’opération « likofi », quel avenir?

Le kuluna est un phénomène qui a pris racines dans les quartiers chauds et reculés de kinshasa, de Matete à Ngaba en passant par Lemba et Limete. presque partout, ces jeunes gens avaient installé leurs « Q.G » (quartier général). 

Terrorisant la population, ils ont plusieurs façon d’opérer: certains s’organisent pour venir se battre en combat de rue, machette à la main accompagné des jets de projectiles dans un lieu public, principalement les marchés populaires, pour faire fuir les vendeurs afin de récupérer les marchandises. D’autres opèrent la nuit, cachés dans les coins de rues et dans les ruelles. Là, personne ne passe sans se frotter à leur empreinte. Ils volent, violent, tuent et blaissent gravement à coup de machettes tout malheureux  qui ferait l’inocente betise de passer dans la rue où le quartier qui est sous leur contrôle. 

Pris en plein travail au marché de Ngaba (une commune de la ville) qui etait  une cible régulière des combats de kuluna, une kinoise nous parle de ce qu’étaient ces événements :

« Machettes à la main droite, morceaux de bouteilles  dans un sac à dos, figures meconnaissables, voix basses, ils nous effrayaient d’abord que par leurs apparences, en suite, ils nous prennaient par surprise » Dit-elle.

« Deux à trois « écuries » (noms gangs des délinquants) venaient regulièrement s’affronter devant nous, les « bolafa », ‘zulu » et « mbeli-mbeli » (noms des gangs). A leur vue, personne ne restait sur place, tout le monde prennait la poudre d’escampette, laissant derrière lui toutes les marchandises, qui devenaient une provision pour les kuluna » ajoute-t-elle.

Débuté au mois de novembre 2013, l’opération likofi (coup de poing) qui avait pour but d’arrêter tous les kuluna ou les presumés kuluna, a réussi à en transformer quelques uns, sans que cela soit son objectif. Certains, ceux-là qui ont echappés à l’opération ou qui on respecté le mot d’ordre qui leur avait été donné avant le debut de l’opération, ce sont transformés en debrouillards, certains sont devenus cireurs de chaussures, d’autres receveurs de bus, d’autres encore chargeurs de marchandises dans les camion.
Les convertis de l’opération likofi, nous avons pu rencontrer 2 d’entres-eux :

Le premier fut membre du groupe « bolafa ». Depuis l’opération likofi, il se resume à son travail de cireur de chassures qui, bien que pas assez payant, lui permet de vivre au quotidien. Il dit, avec un ton qui décrit son passé, voix sèche, presque effrayante :  » le kuluna n’a pas d’avenir, le kuluna na plus de présent, le kuluna c’est du passé, voilà pourquoi depuis un temps, je préfère m’attacher à mon travail ».  A la question de savoir qu’est-ce qui le poussait à faire celà, il répond, les « dring et le zododo » (nom donné aux  boissons alcooliques sans doses et drogues fortes).

Le second, pris lui aussi en plein service, il se contente de son travail de chargeur des marchandises dans les camions. Ce dernier parle de son passé en disant:  » j’ai arrêté le kuluna lorsque les autorités nous avaient donné l’ultimatum, sachant ce qui allait s’en suivre et connaissant nos autorités, je me suis plié à la volonté de l’Etat… « .

Quoiqu’ils soient devenus, ces jeunes gens ont un  passé qui a laissé des traces indélébiles dans la société kinoise. Certans sont devenus infirmes à cause d’eux, d’autres ont perdus des êtres chers. Comme les Nations Unies et les ONG internationales qui ont dénoncé les disparitions remarquées, de ces jeunes lors de l’opération likofi, nous nous demandons si ici au congo, la justice n’est pas concernée en matière de délinquance. Quel avenir la justice congolaise reserve à tous ces « kuluna » convertis en « bon citoyen » sans que justice ne soit faite concernant leurs actes du passé? Le « pardon » suffit-il pour combler les douleurs d’un père de famille qui a vu son fils tué par les « kuluna »? Faire comme si rien ne s’était passé, est-ce la rémède contre la délinquance?

Quelques soient les réponses qui peuvent venir de ces questions, l’avenir nous en dira plus!


Les expulsés de Brazzaville, une vie de sans-abri chez soi!

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Du mois d’avril au mois de juin, les villes de Kinshasa et Brazzaville ont vécu au rythme de « mbata ya bakolo » (la gifle des aînés), l’opération policière qui a vu plus de 350 000 Congolais de Kinshasa être expulsés de là.

A Kinshasa, le gouvernement et ses partenaires assurent avoir pris en charge ces derniers en leur facilitant un rapatriement sécurisé dans leur province d’origine.

Curieusement et contre toute attente, alors que nous étions de passage sur l’avenue Kabambare où se situe la maison communale de Kinshasa (commune portant le même nom que la ville de Kinshasa), où étaient placés les expulsés avant leur orientation dans les camps d’accueil, nous tombons sur ces images :

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Il s’agit de plusieurs sceaux assemblés en ligne comme pour être vendus. Accrochés à leur sommet, des morceaux de carton sur lesquels est écrit : « LISUNGI » (aide). Nous demandons aux gens qui se trouvaient dans le même bus de quoi il s’agit. Ils nous disent: ce sont les sceaux des refoulés de Brazzaville qui mendient. C’était notre plus triste nouvelle de la journée!

Comme si cela ne suffisait pas, au fur et à mesure que le bus avançait, apparaissaient, en face de la maison communale, leurs tentes qui n’étaient que des sales draps couvrant 3 à 4 bâtons pour servir d’abris et des sacs plastiques en guise de toiture. Entassés dans des mini-logis à forme cubique de 1 à 2 mètres carrés, des familles entières y passent vie. Du père aux plus petits fils, en passant par les femmes et les jeunes filles. Tous  y demeurent comme étant dans un abattoir humain et exposés à toutes les intempéries au vu et au su des autorités.

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Des autorités qui avaient assuré avoir mis des moyens conséquents pour placer les refoulés dans des camps sécurisés et protégés. Curieusement ces personnes vivent sous leurs yeux et devant leur nez dans les conditions les plus inhumaines.

Attristé par cette rencontre, nous avons décidé d’y revenir  pour s’informer de la situation concrètement.

La somme de 500 FC (Francs congolais) à la main droite, téléphone à la main gauche,  nous sommes partis à leur rencontre. Arrivés sur le lieu, il nous a suffit de déposer cette médiocre somme 500 (0,5 €) dans un sceau pour voir une foule d’enfants courir vers nous,  comme si nous étions les envoyés de Dieu pour apporter solution à leurs problème.

Heureux et souriant, un jeune homme de 18 ans, vêtu d’une chemise blanche sans bouton, culotte déchirée et cousue à la main, il nous parle de leur situation, en expliquant  les raisons qui justifient leur présence en ce lieu apparenté à l’enfer.

« Le plus dur pour nous, ce n’est pas de souffrir, mais c’est de souffrir chez nous », nous dit-il.

« Être sans-abris chez soi est plus dur qu’être chassé de chez le voisin » rajoute-t-il, les larmes aux yeux. Larmes de joie pour avoir reçu le miraculeux unique 500 FC de la journée ou larmes de d’amertume et de peine! Qui sait !

Suivant ces propos, ils seraient là car ils n’ont pas de famille à Kinshasa pour les uns, où pas de famille tout court, pour d’autres. Ainsi, n’ayant pas où aller, ne reste que la rue qui ne refuse personne. Le gouvernement quant à lui, les laissent entre les mains de mère Nature et du père Sort, à la merci des intempéries et des dangers.

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« Nous remercions le chef de l’état pour… », la phrase préférée des renards du pays.

Sûrement, vous connaissez l’histoire du corbeau  et du renard. Ce que nous vivons au pays du léopard est similaire à cette histoire, sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’un renard, mais de plusieurs renards qui jouent aux perroquets. Tous devant  un seul corbeau qui pourrait lui aussi être un léopard.

Imaginez ce que vit ce dernier face tous ces renards. Certains sont docteurs en paroles apaisantes, d’autres experts en diplomatie présidentielle. Des centaines des beaux parleurs face à lui, dans le seul but d’avoir un morceau de son precieux fromage. 

Pour les réconnaitre, c’est simple. Ils ont tous un point commun, une phrase qu’ils apprennent à coeur à chaque rare discours prononcé par le fameux corbeau.  comme des bons perroquets, ils la gardent et la répètent à chaque action. En voici une : « nous remercions le chef de l’état pour… » Des grands travaux aux petits, Tout ce qu’ils font est agrémenté par cette phrase adoucissante temoignant d’une manière flattante l’apport du chef de l’état dans une activité donnée, même quand il est inexistant. Qu’ils se baignent, qu’ils mangent, qu’ils se brossent les dents… pour toute chose ils remercient le chef de l’état; même quand ils construisent leur propre maison, ils crient : »nous contribuons aux 5 chantiers du chef de l’état ». Quand ils arrangent leurs propres parcelles, ils clament, « nous contribuons à la révolution de la modernité du chef de l’état ». Il suffit que ce dernier prononce un discours quelque part, ils retiennent une phrase et en font leur référence. Attentifs et très concentrés, ils sont à l’écoute de la moindre phrase qui sortirait de la bouche du corbeau pour en faire une propagande. Hier c’était  la « cohésion nationale », Aujourd’hui c’est « le Congo est un pays debout ». A quoi vont-ils associer ces deux phrases! Seul l’avenir nous donnera raison.

Le pauvre corbeau! Assis sur son arbre perché, il tient dans son bec un fromage de 2345000 km2, assaisonné des cuivre, cobalt, petrole, coltan et  plein d’autres minerais. Il fait confiance aux renards qui lui jettent des éloges matin, midi et soir, en oubliant qu’ils n’en veulent qu’à son fromage.  Les uns lui demandent de revoir la constitution chimique du fromage afin de le conserver le plus longtemps possible, d’autres lui demandent quelques morceaux de fromage en échange de leur soutien. 

Le silencieux corbeau!  laissera-t-il tomber le fromage comme dans la fable de Lafontaine? ou acceptera-t-il de le partager avec ses « amis-ennemis », les renards! Il ne parle pas, il ne fait que regarder les uns et les autres se battre entre eux pour lui témoigner leur fidélité. Comment va-t-il parler, lui qui a un si grand fromage  dans son bec!  Trop préoccupé à savoir quelle formule appliquer pour conserver le fromage le plus longtemps possible.

Si dans la fable de La Fontaine, l’histoire valait bien un formage, sans doute, au pays du léopard, l’histoire vaut bien un riche pays.Car tout flatteur vit depend de celui qui l’écoute.